Du coaching en image à l’écriture de mon livre

 

Mardi matin. Nous sommes début février, et me voilà éveillée à 5h du matin les yeux grands ouverts, comme c’est devenu habituel depuis plus d’un an. Depuis petite, ma mère me répétait que « le monde appartenait aux gens qui se lèvent tôt », ce qui a fait naitre très tôt en moi la culpabilité de faire partie de ceux qui se couchent tard, happée par cette sorte de vertige agréable que la nuit apporte, pleine de possibles et d’imaginaire, une sorte de décalage horaire nécessaire face à la routine et – parfois - à l’angoisse du quotidien. Mais depuis un certain temps, il en est autrement. Depuis que je me suis mise en tête d’écrire, que j’ai l’idée de réaliser un livre, ma boussole intérieure m’a fait virer de bord à 180 degrés. Non seulement je suis devenue très matinale, mais je ressens une forme d’impulsion vitale qui me met naturellement en mouvement chaque matin, comme cela n’a jamais été le cas aussi durablement auparavant.

Nous avons tous connu, dans nos vies, des moments d’exaltation, des rencontres qui ont fait battre notre cœur, des ruptures qui nous ont libérées, des réussites qui nous ont rendu fiers, des voyages qui ont changé notre vision des choses. Et j’ai le sentiment qu’il est si facile d’oublier ce qui nous fait fondamentalement du bien. Ce qui nous apporte cet apaisement de l’âme. Cette fameuse intuition, bien enfouie au fond de soi, que l’on met parfois des années à découvrir ou à ressentir, tellement le monde dans lequel nous vivons nous force à nous en éloigner.

La première fois que j’ai suivi – inconsciemment - mon intuition, j’avais 17 ans. Il fallait faire un choix d’études, et j’ai choisi la philosophie à l’université. D’où cette idée m’est-elle parvenue ? Je n’en sais absolument rien, encore aujourd’hui. Ca s’est imposé à moi, je n’avais jamais lu aucun philosophe, et je me suis embarquée dans un cursus dont l’exigence intellectuelle dépassait à l’évidence mes propres capacités de départ. L’échec n’étant pas envisageable, il a fallu y aller à la volonté et sans détours, en repoussant mes limites dans ses plus lointains retranchements. Mais, en vérité, qu’est-ce que j’ai aimé ces 5 années. Avec le recul, elles m’apparaissent comme un véritable fondement qui a forcément construit la suite de mon existence. J’ai aimé me questionner, lire des auteurs, comprendre des concepts, chercher du sens, explorer la complexité du monde et de l’humain. L’écriture est alors devenue une part centrale de ma vie d’étudiante, entre les articles à produire et le mémoire final, que j’ai d’ailleurs bien du mal à relire aujourd’hui… tellement il est incompréhensible, je dois l’avouer !

Et puis, mon diplôme en poche, la route m’a conduite vers tout autre chose – j’ai travaillé 10 ans en ressources humaines – avant de faire une rencontre improbable et décisive, celle de Brigitte Kessel, une styliste et ancienne historienne de l’art. A travers son interprétation de mon habillement d’alors – j’étais arrivée chez elle enveloppée de noir de la tête aux pieds -, et de mon apparence, elle était parvenue, presqu’instantanément, à décoder une part de ma personnalité et de mon identité comme dans un véritable livre ouvert. « Qui étais-je et qu’avais-je envie d’exprimer de moi-même ? », m’avait-elle demandé dès notre premier rendez-vous. Voilà une question si vaste et intime à laquelle j’étais incapable de répondre... C’est alors qu’elle est devenue à mes yeux une sorte de mentor, et, deux ans plus tard, tout s’est clarifié. J’ai démissionné et fait le grand saut dans l’entrepreneuriat, j’ai créé un site internet et déménagé à Bruxelles, et je me suis lancée corps et âme, avec une certaine forme de naïveté, dans ce métier qui est le mien aujourd’hui : le coaching en image. Ce que j’avais appris, je voulais le transmettre à mon tour aux autres femmes. La transformation que mon expérience m’avait apportée, je voulais que d’autres personnes puissent aussi la vivre. Trouver l’harmonie, faire émerger le beau, se questionner sur qui nous sommes plus intérieurement, voilà l’horizon auquel j’aspirais désormais.  

Et la vie me l’a bien rendu en retour.  

Il existe une croyance selon laquelle nous attirons les bonnes personnes lorsque nous sommes alignés avec nous-même. Comme si l’univers nous renvoyait la vague des bons sentiments et des choses justes lorsque nous naviguons en pleine conscience. Il en va de même, semble-t-il, lorsqu’il s’agit d’accueillir nos premiers clients, et tous les autres par la suite, disent les experts en communication : au plus nous partageons nos valeurs et notre vision avec authenticité, au plus nous attirons en miroir les personnes qui nous ressemblent ou qui recherchent la même chose que nous. Et il m’est apparu que c’était vrai. Au fil des accompagnements, de plus en plus fréquents et intenses, j’ai réalisé que les femmes que je rencontrais avaient toutes une part de résonance avec ma propre histoire. Comme si, à leur écoute, j’en apprenais davantage sur moi-même. Comme si, en les aidant, je grandissais moi-même à travers leurs questionnements à la fois intimes et universels sur leur relation avec elle-même, leur identité, leur corps, leur beauté, leur intimité… Toutes, à leur manière, traversaient un moment clé de leur vie, une étape charnière ou une période difficile, et avaient la volonté de faire émerger ce qu’il y avait d’unique, de beau et de puissant en elle.

J’ai peu à peu commencé à déposer sur le papier ce qui se déroulait en séance. Non pas ce qui était le plus visible, les changements vestimentaires, mais ce qui était de l’ordre de l’invisible, cette quête de soi à travers notre habillement. Que recherchaient ces femmes en voulant « bien s’habiller » ? Finalement, pourquoi faisons-nous attention à notre apparence ? Est-ce vraiment une préoccupation aussi superficielle qu’on le dit ? A mon sens, ces questions existentielles touchent en réalité à quelque chose de bien plus profond : elles nous renvoient à notre besoin essentiel de bien-être et d’alignement avec nous-même. J’ai réalisé que se sentir bien et réassuré dans nos vêtements pouvait être une forme de thérapie, un levier puissant pour nous aider à prendre notre place et à nous réconcilier, parfois, avec le regard que nous portons sur nous-même et sur le monde.

Le sujet était là. Un sujet tellement large que je pouvais même entrevoir d’écrire un livre. Ma table des matières s’est alors constituée petit à petit. J’avais 8 chapitres en tête, qui allaient s’organiser comme une sorte de voyage, une découverte de soi à travers le vêtement. J’ai accroché 8 grandes feuilles blanches au mur, et j’ai commencé par dérouler les thèmes principaux, mes idées, mes inspirations, mes références de livres par chapitre,… tout ce qui allait constituer la matière première de cet objet que je visualisais de plus en plus clairement dans mon esprit. Et puis j’ai appuyé sur « pause », et je m’y suis mise, à partir de l’été 2023.   

Il y a quelques jours, une amie m’a gentiment écrit pour me féliciter pour la sortie prochaine du livre, tout en m’avouant : « C’est quelque chose qui m’attire, et qui fait peur en même temps ». Tout comme ma reconversion vers le coaching a décuplé en une fois cette crainte de la non-légitimité, je lui ai répondu que ce nouveau projet ne m’avait pas non plus épargnée : qui étais-je pour imaginer que j’allais être capable d’écrire un livre ? Au début, le nombre de pages et de signes à produire était une obsession. J’avançais lentement, très peu satisfaite du résultat, et le doute était forcément permanent. Et puis, avec les milliers de livres qui sortent chaque année, mon sujet n’était-il pas déjà abordé en long et en large ? Comment garder confiance tout en sachant que l’on ne pourra jamais atteindre l’excellence de tous ces grands auteurs admirés dont les livres arpentent nos bibliothèques ? En lisant des interviews sur des écrivains dont c’est le métier, en les écoutant sur certains podcasts parler des coulisses de leur travail quotidien, et en suivant aussi une formation avec « The Artist Academy » qui accompagne des primo-écrivains, j’ai compris que le doute était non seulement partie prenante à partir du moment où l’on est face à une page blanche, peu importe celui qui s’y confronte, mais surtout que ce qui comptait, une fois de plus, c’était la singularité, l’expérience et la vision personnelle du propos. Tout a déjà été écrit sur tout, mais notre plume ne sera jamais celle d’un autre. En réalité, je pense que chacun peut devenir son propre auteur et celui de sa vie, réelle ou imaginaire, même à travers quelques phrases posées dans un journal intime, même si personne d’autre que soi ne les lira jamais.

La parution du livre aura lieu le 13 mars 2025 !

Il est disponible dès à présent en pré-commande sur le site web via le lien suivant :https://www.astrideckelmans.com/boutique

 

 
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