La puissance de la douceur pour transformer notre regard sur soi

Cela fait 3 ans aujourd’hui que j’ai changé de métier, pour devenir coach en image. Un titre qui n’est d’ailleurs pas toujours évocateur de ce qui se trame réellement dans les séances que je propose. Car la question de « l’image » touche des aspects bien plus profonds que la simple expression extérieure de soi ou la recherche d’esthétisme pur véhiculé par la mode. 

Et il y a une question que je me pose lors de chaque rencontre, de chaque consultation avec vous : qu’est-ce qui se joue réellement quand vous me parlez de vos vêtements ? Pourquoi s’habiller est un geste qui nous fait traverser des émotions tellement diverses, parfois joyeuses et souvent pénibles ? 

Une évidence s’est imposée : vouloir « bien » s’habiller c’est se connecter à ce qui nous fait du bien. C’est rechercher non pas un déguisement pour en jeter plein la vue aux autres ou s’affirmer selon ce que l’on attend de nous. C’est à l’inverse atteindre une forme de douceur, de réconfort et d’alignement avec soi-même. C’est ce confort, de corps et d’esprit, qui nous fait nous sentir bien dans nos baskets et nous donne envie de fouler la vie avec panache, pleine d’assurance. 

La semaine passée, j’organisais un workshop sur la thématique de l’image et l’entrepreneuriat : comment révéler sa singularité pour communiquer de manière authentique autour de son projet. Une merveilleuse rencontre avec 4 indépendantes et créatrices, qui a fait émerger cette question essentielle : dans le tourbillon du monde où les exigences de performance, de perfection esthétique et de réussite sont maîtres, y a t-il encore de la place pour la douceur ? 

Oui, de toute évidence. Et pour moi cela devient même une nécessité. Il y a dans la douceur quelque chose qui s’approche de la beauté.

La beauté du geste et de l’allure.

La bienveillance du regard que l’on pose sur soi, sur les autres et le monde.

Il y a la douceur d’une matière dans laquelle on s’enveloppe, d’une couleur, d’une silhouette, d’un vêtement, si fondamentale à notre bien-être.

La mode nous a laissé penser ces dernières décennies qu’il fallait porter le costume noir pour être une femme forte. Ne pas montrer ses émotions pour avoir l’air puissante. Chausser des talons aiguilles qui claquent pour être à la hauteur. Et si la grandeur se trouvait ailleurs ?

Pour Anne Dufourmantelle, philosophe et psychanalyste, le monde ne peut exister sans douceur. Et en cela elle est une force et non une fragilité. C’est une manière de faire un pas de côté par rapport aux codes, de voir les choses différemment pour mieux les apprécier, pour mieux s’apprécier.

 

“La douceur est une énigme. Incluse dans un double mouvement d’accueil et de don. Parce qu’elle a ses degrés d’intensité, qu’elle est une force symbolique et qu’elle a un pouvoir de transformation sur les choses et les êtres, elle est une puissance. Une personne, une pierre, une pensée, un geste, une couleur… peuvent faire preuve de douceur. A bien des égards elle a la noblesse d’une bête sauvage. Il semble qu’il en aille ainsi de quelques espèces rares. L’innocence, le courage, l’émerveillement, la vulnérabilité ». Anne Dufourmantelle, Puissance de la douceur.

 

Quand on se laisse aller à la douceur, quelque chose se transforme en soi, de libérateur. Il suffit d’un regard doux pour se trouver belle, d’un mot tendre pour reprendre confiance en soi, d’un vêtement confortant pour marcher d’un pas plus assuré. Et c’est peut-être là tout l’enjeu quand on cherche à se réconcilier avec ses vêtements : retrouver le plaisir d’apprécier ce que l’on voit de soi et porter ce qui nous fait du bien. 

Je vous souhaite un mois de mai plein de douceur de vivre et à très vite !

Astrid

Astrid Eckelmans